Un siècle d’Histoire Automobile

C4A, avec Audo’mobiles, va vous faire remonter le temps de 100 ans et des poussières. Il y a un siècle, l’automobile n’avait pas grand-chose à voir avec ce que nous avons sur nos routes aujourd’hui.

L’automobile est née avec la révolution industrielle au XIXème siècle. Le mot « automobile » date de 1875 lorsque l’Académie française se prononce sur son genre, masculin à l’époque !!!

(Mot devenu féminin en 1901).

Les premiers véhicules sont à vapeur. Initialement développés en Angleterre, déjà pionnière dans le développement des chemins de fer, les véhicules ont été… freinés par le Locomotive Act de qui limitait la vitesse à 10 km/h pour les diligences à vapeur et imposait aux véhicules automobiles d’être précédés d’un homme à pied agitant un drapeau rouge. La France prend alors le relai !

Le cours de l’histoire de l’automobile sera alors bouleversé dans les années 1860 avec l’invention du moteur à explosion. Si l’invention de la voiture est issue d’un effort mondial et global, c’est un Français qui fut à l’origine du premier modèle : Cugnot, et les Français premiers aussi à se lancer dans l’industrialisation : Panhard & Levassor et Peugeot (reconnaissance commune du British Royal Automobile et de l’Automobile Club de France).

1919 : Relancer l’industrie !

L’année 1919 a débuté dans un contexte difficile, après quatre ans de guerre. Pour autant, malgré une tension apaisée, il faut faire face à la réalité : beaucoup de dégâts et toute une industrie est à relancer.

Cette relance est favorisée par le principe du Taylorisme repris par Henry Ford. Cela permet une division horizontale du travail et donc, une plus grande productivité. Autant de principes et techniques qui aboutissent au travail à la chaîne dans l’industrie automobile.

 

Citroen 10HP de 1919
Citroen 10HP de 1919

Au côté de Citroën, Peugeot, Renault, de nouvelles marques automobiles voient le jour. C’est le cas par exemple de Mitsubishi, dont la toute première voiture, la Type-A de 1917. Mazdanaît en 1920 mais la première voiture date de 1931.

D’ailleurs, il y avait 1 672 voitures en circulation en France, en 1900. En 1910, pas moins de 53 000. Et en 1920, ce ne sont pas moins de 330 000 automobiles en circulation. Autant dire que ce moyen de transport se popularise. Bien avant l’arrivée des 2CV et Coccinelle qui ont permis de toucher un maximum de classes sociales. En 1919, peu de personnes avaient donc une voiture, il y avait une voiture pour 123 habitants !

L’automobile touche donc un public grandissant. Depuis le début du XXe siècle, il y a de plus en plus de voitures sur les routes. Beaucoup voient cela comme un fabuleux moyen de rapprocher les villes et d’avoir un sentiment de liberté supérieur à celui du train ! Les voitures de luxe commencent également à arriver. C’est le cas de Bentley, fondée en 1919, Bertone, dont les commandes les plus importantes arriveront à partir de 1920. De plus en plus de marques voient le jour.

Mais quel était le prix d’une Automobile ? (et non d’une Audo Mobiles !)

En 1918, André Citroën déclara proposer une voiture de grande série pour 7 250 Francs, la Type A. L’annonce a fait grand bruit, car il s’agissait d’un prix très bas pour l’époque : près de deux fois inférieur à celui de la concurrence.

L’auto est proposée à la vente en juin 1919, dans une boutique des Champs-Élysées. La production est alors faible, mais le prix affiché, 7 950 Francs, était un petit peu plus onéreux qu’annoncé (l’équivalent de deux ans de salaire d’un ouvrier). Les ventes se font, la concurrence s’aligne. Voici le boom de l’automobile après-guerre !

Et la vitesse ?

Si certains modèles (non homologués comme la Fiat S76 300HP Record) peuvent atteindre 290 km/h, la vitesse était loin d’être une priorité. Les routes se résumaient souvent à des chemins de terre, ou pavées. Dès lors, il fallait rouler au pas sous peine d’abîmer son véhicule et sa colonne vertébrale. Les suspensions, des ressorts à lame, retranscrivaient toutes les aspérités de la route aux occupants. Fatalement, les constructeurs se sont d’abord concentrés sur l’amélioration du niveau de confort. D’ailleurs, la plupart des voitures de ces années ne disposaient de freins à tambour que sur les roues arrière. Pas besoin de plus !

En dix ans, l’Europe développe et consolide son industrie automobile, à l’image de l’Allemagne (Fusion de Mercedes et Benz en 1926). On parle alors d’une démocratisation de l’automobile dès 1925. Les voitures, encore considérées comme les plus belles jamais dessinées, sont le symbole d’une prospérité retrouvée après une période difficile. L’entre-deux-guerres est un âge d’or de l’automobile pour les catégories les plus aisées de la population car les véhicules commencent à devenir fiables et le réseau routier s’améliore.

Mais le krach de Wall Street de 1929, le « Jeudi noir », plonge l’industrie automobile dans la crise au même titre que les autres secteurs économiques. Aux années folles succède une période de doute et d’incertitude.

Pour relancer la croissance automobile, les constructeurs européens et américains cherchent à séduire une clientèle financièrement réticente en lui proposant des modèles légers, toujours plus rapides et économiques.

Mais l’automobile semble disparaître en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Elle s’efface du paysage urbain pour laisser place essentiellement aux vélos et vélos-taxis. Cette période de privation qui caractérise l’Occupation oblige les conducteurs à laisser leur automobile au garage. L’essence manque. Les constructeurs sont placés sous la surveillance de l’occupant. Mais la guerre a aussi propulsé le progrès des techniques. Les automobiles commencent à être équipées de transmissions automatiques, d’embrayages automatiques, de suspensions hydrauliques et de boîtes de vitesses synchronisées.

Au lendemain de la guerre, seuls quelques privilégiés peuvent s’offrir une automobile. Vu le contexte Européen, l’industrie américaine est en tête des ventes automobiles. Mais le pays doit se reconstruire avant de pouvoir s’intéresser à l’automobile. Bien que l’apparition de nouveaux modèles mythiques comme la Renault 4CV présage le meilleur, l’inflation et la stagnation des salaires font chuter le pouvoir d’achat des ménages.

Avec les Trente Glorieuses (approximativement de 1945 à 1975) la production de voiture accélère pour passer de 10 millions à 30 millions de voitures. Principalement des petites voitures économiques. Une telle croissance s’explique par ailleurs par l’apparition d’une véritable société de consommation, qui jusqu’alors privilégiait la satisfaction des besoins fondamentaux. C’est également dans cette période d’après-guerre que l’automobile cesse d’être l’unique propriété des classes bourgeoises et moyennes, pour progressivement entrer dans l’ensemble de la société française.

À partir des années 1950, l’automobile cesse d’être uniquement le privilège des États-Unis et de quelques pays européens : Volvo, Saab… développement de production en Amérique Latine. Les années 1950 connaissent une forte croissance économique qui se traduit par une augmentation très importante de la production automobile.

En 1960, l’automobile est pratiquement à portée de toutes les bourses dans les pays industrialisés.

Mais la consommation de carburant des véhicules devient un problème. Les voitures deviennent alors plus petites (MINI). De la fin des années 1960 aux années 1980, une vague de concentrations et de regroupements réduit le nombre de constructeurs majeurs.

Suite aux chocs pétroliers, la motorisation est repensée. 1974 marque un tournant dans l’utilisation des moteurs Diesel qui ont un meilleur rendement thermodynamique que le moteur essence. Aujourd’hui, l’électronique et l’électrique se généralisent.

À la fin du XXe siècle, l’automobile fait désormais pleinement partie de la société.